Nous troquons l’immensité et le calme du lac Baïkal pour la promiscuité du train où nous intallons nos couchettes, entassés en troisième classe pour à nouveau 3 jours et 3 nuits.
Plein à craquer au premier jour des congés d’été, notre wagon à des airs de colonie de vacances. Nous y rencontrons trois copines : Olga, sa fille Tania et leur amie Tania ! À coup de gestes et de dessins, nous nous racontons nos vies et échangeons des friandises au fil des kilomètres. Quant à la dizaine de marmots en route avec nous, ils deviennent nos copains en un clin d’oeil, venant pratiquer leur anglais en rigolant. Nous n’aurons donc que peu de temps pour admirer les paysages défilant aux fenêtres. Vertes et grasses, les prairies remplacent les étendues arides de Sibérie lors de notre arrivée au Tatarstan. Ce train nous mène à la rencontre de Vladimir et Olga avec qui nous resterons une dizaine de jours.
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Rencontre avec Vladimir et Olga dans la région du Tatarstan
Installés sur le lit de la Volga, la région du Tatarstan accueille l’ethnie des Tatars, peuple fier et fort, qui revendique ses différences dans cette immensité russe. On y pratique l’islam, visite des mosquées et peut y porter le voile. Une surprise pour nous : nous ne soupçonnions pas une région musulmanne en Russie. Les maisons traditionelles sont spacieuses et tout en bois. Elles ressemblent aux maisons alsaciennes avec leur plancher, boiseries et gros poêles en faïence au milieu du salon, diffusant une chaleur douce dans le foyer. Les fenêtres sont parées de cadres sculptés et colorés apportant des touches vertes, blanches ou bleues dans le paysage.
10 jours avec ce couple chaleureux auront suffi à nous lier d’amitié ! La trentaine bien entamée, ils ont choisi de retaper une petite maison dans un village agricole, en quittant Saint-Pétersbourg pour l’une et Kazan pour l’autre. Ces deux rêveurs ont construit leur cocon avec piscine, rosiers en fleurs, potager et six chats amusants.
Nous profitons de cette douceur et encaissons le jetlag des dernières semaines. Les premiers rayons du soleil percent nos rideaux dès trois heures du matin et la nuit ne tombe qu’après 22 heures. Au cours de ces journées à rallonge, nous desherbons, tondons le gazon et coupons le bois pour l’hiver. Avec Olga, nous transformons aussi fruits et légumes en compotes, jus et sauces. Et ce printemps, elle nous fait le cadeau de nous transmettre ses recettes de famille : bortsch, blinis, gâteau russe et biscuits, nous sommes parés pour vous cuisiner de beaux petits plats.
Vladimir nous initie au Banya, bain russe traditionnel chauffé à 100 degrés. On s’y installe en maillot de bain, protégeant notre tête de la chaleur insupportable avec un bonnet. En quelques instants, notre corps bout et nous transpirons des litres d’eau. Notre hôte s’empare alors d’un bouquet de branches de chêne et frappe notre dos et nos jambes pour activer la circulation du sang. Puis, n’en pouvant plus, nous nous échappons et sautons dans l’eau fraîche de la piscine pour calmer nos palpitations. Nous voilà bien loin de la douceur du Onsen japonais !