Après un passage de frontière macédonienne digne d'un film d'espionnage : hangar glauque, douaniers aux visages aussi durs que les crocs de leur chien, fouille des sacs, interrogatoire, nous nous questionnons sur le pays que nous nous apprêtons à visiter !
Dès le début, de petites choses nous ont troublées : chemins s'arrêtant sans transition, boui-bouis au bord des routes montagneuses, villages luxueux loin de tout ou encore des rues dédiées aux boutiques de perles et d'or dans les villes.
Les Macédoniens luttent pour avoir leur propre culture suite aux influences historiques de la Grèce, de la Turquie et de l'ex-Yougoslavie, ainsi que l'Europe qui étudie sa candidature pour 2021.
Nous entrons dans ce pays en découvrant Ohrid, lieu de pélerinage orthodoxe, qui - à ce qu'on dit - compte 365 églises, soit une par jour ! Nous logeons dans chez Marija qui nous accueille avec la plus belle simplicité et avec qui nous avons le plaisir d'échanger sur sa ville : elle a des airs de petite côte d'Azur mais propose déjà des vues qui laissent à présager quelques surprises...
Contactez Marija de notre part (à venir)
L'alphabet est cyrillique. Sylvain l'a appris pour nous sauver parfois dans des stations de bus ou magasins... mais ça se corse lorsque l'on entre dans un restaurant. Une seule solution, fermer les yeux, piocher dans le menu et faire confiance au Karma !
Toutes ces nouveautés n'auront pas suffi à décourager nos amis parisiens. Et hop nous voilà tous les quatre en voiture pour sillonner les routes montagneuses de l'Est de la Macédoine pendant une semaine ! Paysages arides, désertiques ou lunaires, lacs sauvages, mosquées argentées, campings surprenants, stations de ski abandonnées pour l'été, ce pays réserve bien des surprises.
Nous allons d'étonnements en étonnements : chemins s'arrêtant sans transition, boui-bouis au bord des routes montagneuses, villages luxueux loin de tout puis paysages arides, désertiques ou lunaires.
Nous atteignons Tetovo, désignée "Capitale Albanaise de Macédoine", et ses boutiques d'or flamboyantes puis découvrons lacs sauvages, campings surprenants et stations de ski abandonnées pour l'été.
Skopje, Capitale en carton-pâte
Nous passons à 10 km de la capitale pour marcher le long du Canyon Matka avec ses millions de papillons enfouis dans nos cheveux et jusque dans les urinoirs, puis arrivons chez Zoya, l'hôte nous accueillant ces deux prochaines semaines à Skopje. Nous y gèrons son auberge de jeunesse et un appartement qu'elle possède dans le centre de la ville.
- Matka Canyon
- Réservez chez Zoya :
Et c’est là que nous rencontrons Kris, polonais de passage à Skopje qui nous fera le cadeau de cuisiner les célèbres Pierogi de sa grand-mère.
Skopje est une ville ambitieuse divisée par la rivière avec d'un côté le quartier ottoman et son vieux bazar, et de l'autre, le quartier orthodoxe, saturé de statues immenses.
Les héros nationaux sont mère Thérèsa (née à Skopje) et Alexandre le Grand, revendiqué par la Grèce tout comme le nom "Macédoine" correspondant à une région grecque... La tension entre les deux pays est palpable lorsqu’on échange avec les Macédoniens même si pitas et salades grecques sont à tous les menus !
Vous pourrez y voir de nombreux chiens errants, mais ne vous inquiétez pas : ils sont gentils et vaccinés ! S'ils te rencontrent sur leur chemin, ils t'accompagnent et te défendent lorsqu'un cycliste, une voiture ou un autre chien passe, puis ils repartent paisiblement. Du jamais vu, de vrais gentlemen !
C’est dans un sombre bureau de poste de Skopje que nous rencontrons Suzana, notre rayon de soleil. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant notre lettre aux parents de Sylvain à Beauvais, ville où son cousin gère un salon de tatouages !
Le bureau de poste de Suzana, rue Vostanichka
Autour d’un café, elle nous confie qu'ici les murs ont des oreilles et les citoyens sont tristes de leur ville grotesque et écrasante de monuments en carton-pâte. Mais avec son sourire, elle embarque tout le monde et nous repartons les bras chargés de cadeaux avec la promesse de la voir à Beauvais bientôt !
Prilep et son tabac
Après deux semaines citadines, nous quittons Skopje pour Prilep, ville au centre de la Macédoine où un odorant tabac pousse dans des plaines désertes. Prilep est une petite bourgade confortablement installée dans une plaine, encerclée de hautes montagnes, dont chaque sommet est orné d'un monastère.
Dimanche matin, nous intrigons des pellerins sortant d’une cérémonie orthodoxe : ils nous abordent avec curiosité lors de notre promenade. Ici on ne parle pas anglais et il n’y a pas de touriste.
En grimpant les collines, l'immensité des plaines jaunies par le soleil nous perd. Nous déambulons dans les ruelles bercées par le parfum boisé des feuilles de ce tabac si particulier que chaque famille cultive et sèche dans sa cour avant de le mélanger à d'autres saveurs pour le commercialiser. En redescendant de la montagne surplombée de sa croix géante (mais pas plus grande que celle de Skopje), nous rejoignons Zarko et sa mère qui nous hébergent au coeur de la ville dans leur maisonette jaune.