Nos amis français Aline et Benoît nous rejoignent pour trois semaines. Première étape de ce voyage ensemble : le Grand Caucase à l’Est du pays, au carrefour avec la Russie et l’Azerbaïdjan. Nous partons pour trois jours de randonnée itinérante.
Départ pour le parc national de Lagodekhi
L’expédition se compose de :
- Aline, Benoît et nous deux, touristes,
- Piotr toujours partant,
- Arhoi, notre guide et Tamada,
- Deux chevaux pour porter sacs, tentes et ravitaillement,
- Gizhi, notre chien sauvage rencontré en route.
Nous attaquons l’ascension des 2 500 mètres pour nous hisser sur les plateaux verts et les prairies fleuries loin des canicules de la plaine. Un checkpoint militaire posté dans un no man’s land nous oblige à sortir nos passeports qui seront recopiés minutieusement sur un vieux registre. Ce contrôle nous donne accès au lac noir d’où l’on voit la Russie qui commence sur la berge opposée.
À 3000 mètres d’altitude, nous montons notre campement puis écoutons les chants traditionnels d’Arhoi en levant nos verres emplis de Chacha pour trinquer à la Nature, à l’amitié, à la Paix, bref, vous connaissez la musique ! Au petit matin, nous écoutons la pluie marteler le toit de nos tentes avant de dévaler la pente une fois le soleil de retour. Ce soir, nous retrouvons notre village du Sud, Sighnaghi, pour une journée farniente.
En route pour le village de Omalo au sommet des montagnes de Tusheti
Pour nous garder encore un peu avec lui, Piotr nous propose une nouvelle aventure en montagne cette fois-ci. Cinq heures sur l’une des routes les plus dangereuses au monde… Avant d’y être, on ne pouvait l’imaginer ! La piste est parsemée de rochers, de rivières traversant le chemin et de cascades déferlant sur notre voiture.
Nous montons à 3 000 mètres via des lacets s’étirant sur la montagne, avec des falaises vertigineuses et des virages en épingle. Un silence concentré s’installe dans le 4x4, ponctué de fous rires nerveux.
En fin d’après-midi, nous atteignons le minuscule village d’Omalo. Après avoir desserré nos mâchoires, nous découvrons cette bourgade paisible, habitée quelques mois par an et inaccessible le reste de l’année, une fois la route détruite par les avalanches.
La semaine s’annonce pluvieuse, nous choisissons une auberge familiale pour observer les orages retentissant dans le cirque. Les éclairs déchirent le ciel noir et les nuages avalent les sommets s’élevant à plus de 4 000 mètres. De notre maison, nous observons la vie du village : la voisine cuit du pain dans son four à bois extérieur, les jeunes dressent les chevaux et le soir, tous les ados se retrouvent autour d’un feu sur la place.
On raconte que chaque famille vivant là détenait une tour dominant le bourg, pour s’y réfugier en cas d’attaque. Les animaux en bas, les femmes et les enfants au premier et les guerriers en haut pour riposter. Mais pourquoi avoir décidé de vivre dans un lieu aussi isolé et difficile d’accès ? Parce qu’au croisement de la Russie et de l’Azerbaïdjan, Omalo était un point névralgique sur la route de la soie. L’homme ne cessera de nous estomaquer !