Randonnée sur le sentier de pèlerinage de Kumano Kodo
Après ces quelques jours d’isolement en montagne, nous prenons un ferry jusqu’à Honshu, l’île principale du Japon. Sur le bateau, nous écoutons des pèlerins évoquer un sentier jumelé avec celui de Compostelle qui relie trois temples symboliques : Le Kumano Kodo. Cinq jours de marche, de nombreux sommets et des sentiers rocailleux sous les pins dans un climat plus doux, nous sommes conquis et partons y marcher quelques jours.
Lors de ce pèlerinage, nous ressentons le calme contemplatif tant décrit dans les romans de Soseki : vent soufflant dans la forêt, brume montant dans la vallée et pluie fine de printemps. Petit plaisir supplémentaire : nous déplions notre tente pour la première fois dans ce nouveau voyage et en s’y glissant à la tombée de la nuit, nous y trouvons quelques grains de sable de la Cappadoce, souvenir du voyage de l’année passée. Sur le Kumano Kodo, on raconte que si l’on relie les trois temples, on renaîtra dans le futur. Nous en découvrons deux ; laissons-nous la liberté de revivre dans un autre monde.
Des lieux découverts, nous retenons…
- l’hôtel de Jian, 50aire dynamique et plein d’humour. Son Auberge a une vue à couper le souffle sur la vallée, une terasse éclairée de lanternes et une ambiance japonaise sur ton de flamenco moderne. Il n’y a que 8 chambres, mais nous avons eu la chance de trouver un coin de jardin pour planter la tente et profiter du Onsen.
- le Camping… terrain d’une ancienne école aménagé de tables et barbecue
- le temple de Hongu et celui de Nachi avec sa cascade
- la ville de Kii-Katsuura et sa criée au thon rouge, ainsi que la Minshuku qui nous y accueillera
Rencontre avec Yoshi et Non-Chan dans leur Minshuku Boukai à Sirahama
Changement de décors, nous quittons le calme des sentiers pour deux semaines dans la Minshuku du Boukai ( auberge familiale avec futon, tatamis et cuisine traditionnelle ). On vous dresse le tableau : Yoshi, le propriétaire, nous accueille. Il a quitté l’industrie de la musique à Tokyo pour reprendre l’hôtel familial et devenir pêcheur renommé à Shirahama : il est l’un des rares à être capable de glisser une tige en métal dans le corps du poisson pour le paralyser sans le tuer, gardant ainsi l’animal frais. Non-Chan, sa femme, était prestigieuse formatrice des Okami à Tokyo ( femmes représentant un lieu, accueillant les clients en kimono élégant ). Elle l’a rejoint pour gérer l’hôtel. Pour accompagner ce couple, ajoutez une dizaine de salariés ne parlant que japonais et nous deux, l’équipe est maintenant au complet !
Notre rôle ? Plier les futons, aspirer les tatamis, replier les Yukatas et faire la plonge des milliers de ramequins d’une cuisine « Japanese style » ! Cerise sur le gâteau, nos hôtes sont fêtards et généreux. Nous avons ainsi mangé des plats succulents, appris les secrets des sushi party, des gyozas et Sukiyaki que l’on vous partage dans les pages suivantes. Ils ont emmené Sylvain en mer cueillir des algues vertes pour parfumer les bouillons et nous avons testé le karaoké à la mode japonaise !! Peur de rien.
Shirahama est une ville connue pour sa plage de sable blanc et son rocher avec une porte d’où l’on peut observer le coucher de soleil.